manger en chrétien 1/3

Ce billet est le premier d'une série qui tentera de répondre à la question : quelle éthique alimentaire pour un chrétien ? Il ne s'agira pas de faire une liste d'interdits, mais plutôt de savoir quel mode de consommation adopter pour vivre en cohérence avec sa foi. Ce sujet me tient de plus en plus à coeur et je suis en pleine recherche pour trouver une cohérence entre ce que la Bible préconise et ce que la société actuelle nous somme de faire. 


Voici mes conclusions actuelles. 


Photo by Erik Scheel from Pexels

Dans la Bible, rien ne nous est dit explicitement sur ce que doit être notre mode de consommation. Et pourtant, il y a quelques indices qui nous permettent de discerner la volonté de Dieu aussi ici. Voici en vrac quelques versets que j'ai trouvé.

Exode 23:11 nous parle du productivisme constant et à tout prix  
Pendant six années tu sèmeras la terre, et tu en recueilleras le produit; 11 Mais la septième, tu la mettras en jachère et la laisseras reposer; et les pauvres de ton peuple en mangeront les fruits, et les animaux des champs mangeront ce qui restera. Tu en feras de même de ta vigne, de tes oliviers. 

Proverbes 21:3 nous rappelle que le commerce aussi doit être équitable.
La pratique de la justice et de l'équité, voilà ce que l'Eternel préfère aux sacrifices. 

Genèse 2:15 exhorte l'être humain sur sa relation avec la nature : 
L'Eternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Eden pour qu'il cultive et le garde.


Que faire de ces grands principes et comment les vivre concrètement dans un mode de consommation ? Dans cette première partie, je me penche sur le locavorisme, tendance venue initialement de Californie mais qui en pleine expansion aussi en France. 


Qui sont les locavores  ?



Les locavores font le constat suivant : la société actuelle prône une production alimentaire jugée déraisonnable. Cultures hors saison, hors sol et dans une logique productiviste, au détriment de la bio-diversité. La mondialisation amène un modèle où les lieux de production et de consommation n'ont souvent rien à voir l'un avec l'autre et où les agriculteurs se sentent otages de la grande distribution. Pour répondre à ses problématiques, les locavores cherchent à agir pour consommer plus intelligemment. Ils proposent un modèle alternatif. ils cherchent à lutter contre la pollution atmosphérique due au transport. La solution qu'ils préconisent est d'acheter en majorité des produits ayant été produits à moins de 100 miles, soit 160kg du lieu de consommation.



Qu'est-ce qui les motive ?



Les raisons qui poussent à se tourner vers le local sont peut-être ponctuelles. Nous traversons une crise économique qui incite à réformer ses habitudes. Toutefois, au vu des quelques chiffres que j'ai pu observer, je pense - j'espère - qu'il s'agit d'une prise de conscience durable. En effet, 21% des Français privilégient lors de leurs achats alimentaires le fait que le produit soit fabriqué à proximité du lieu d’achat en 2015, alors qu’ils n’étaient que 14% en 2009 (CRÉDOC, enquêtes Tendances de Consommation 2015 et 2009)

Les raisons pour manger local sont diverses. Une étude américaine menée en 2009 par the food marketing institute en cite trois : la fraicheur (82%), le soutien à l'économie locale (75%) et la tracabilité (58%)



Et concrètement ?


On l'aura compris, le locavorisme tente de favoriser l'économie locale, donc la survie des producteurs locaux. Il s'agit aussi de créer du lien entre producteur et consomm'acteur. Un exemple parmi tant d'autre : Les AMAP, qui rentrent complètement dans cette dynamique. En effet, l'Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne se donne trois axes de travail : écologiquement sain, socialement équitable et économiquement viable.


Les limites


Je vois toutefois trois principales limites au locavorisme :
La première est qu'il est difficile de se passer de certains produits qui n'existent malheureusement pas près de chez soi. Quelques pistes existent pour s'adapter : consommer exclusivement des produits locaux sur une période courte en ne faisant que quelques exceptions ou s'inscrire dans la durée et faire preuve de beaucoup plus de souplesse.
Ensuite, certains consommateurs font l'erreur de croire que le made in france est l'équivalent du local. les consommateurs accordent désormais autant d’importance au label agriculture biologique (8%) qu’au “made in France” (7%)». Les industriels agro-alimentaires et les distributeurs surfent sur le repli sur soi et le besoin de réassurance pour proposer du français comme s'il s'agissait de soutenir un producteur local. Or, nous sommes tous conscients que la pression exercée sur les prix par la grande distribution ne favorise pas le maintien et l'indépendance des "petits" producteurs.
Enfin, local ne veut pas forcément dire fermier ou bio. Certes, les coûts et la pollution dus au transport sont moindres, mais l'impact environnemental peut donc être très élevé s'il y a utilisation de produits phyto-sanitaires.

Alors, quelles sont les autres alternatives pour consommer éthique ? Le bio semble être une bonne réponse. Est-ce le cas ?  C'est ce que nous allons voir dans un prochain article.



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